En tant quâagence digitale, Liip Ă©volue dans un environnement qui change trĂšs vite. Notre maniĂšre de travailler doit constamment sây adapter. La technologie, la conception orientĂ©e utilisateurârice, les approches organisationnelles et dâautres domaines encore font lâobjet de transformations permanentes. Ă chaque fois, nous cherchons Ă trouver la meilleure solution possible, pour les clientâeâs comme pour le reste des parties prenantes.
Cet article te prĂ©sente la maniĂšre dont nous favorisons lâapprentissage personnel et en Ă©quipe chez Liip. Notre « systĂšme Ă©ducatif » est façonnĂ© par des principes que nous avons Ă©tablis au fil des annĂ©es. Et qui sont certainement amenĂ©s Ă Ă©voluer dans le futur.
- Curriculum autogéré
- Approfondissement et élargissement des compétences
- Apprentissage continu
- Apprentissage sur le terrain
- Ăchange et entraide
- Espaces de réflexion
En tant quâindividus, nous avons acquis et continuons dâacquĂ©rir les compĂ©tences requises pour un ensemble de tĂąches et de responsabilitĂ©s. Et cela ne reprĂ©sente que la moitiĂ© de lâĂ©quation. Lâautre moitiĂ© est reprĂ©sentĂ©e par nos plus de 30 Ă©quipes autogĂ©rĂ©es. En tant quâĂ©quipe, nous devons apprendre de chaque situation, ainsi que dĂ©velopper et entretenir un ensemble appropriĂ© de bonnes pratiques. Cette ambition a, elle aussi, donnĂ© lieu Ă quelques principes.
- Encadrer et recommander lâutilisation minimale de bonnes pratiques
- Renforcer lâautonomie des Ă©quipes dans les pratiques, sauver en dernier recours
- Semer puis soutenir ce qui Ă©merge
DĂ©couvrons Ă prĂ©sent comment ces principes sont mis en Ćuvre chez Liip.
Grandir : lâapprentissage en tant quâindividu
1. Curriculum autogéré
Chaque projet, chaque sprint et chaque Ă©quipe est unique. En ce sens, on peut dire que nous organisons les projets et lâentreprise autour dâun seul axiome : « ce qui fait sens. De plus, chaque Liiper a aussi sa propre histoire et contribue Ă sa maniĂšre au travail de lâĂ©quipe et Ă la rĂ©ussite de lâentreprise. Bon nombre dâentre nous ont appris Ă (aimer) repousser leurs limites, Ă acquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences et Ă oser la nouveautĂ©. Ă partir de lĂ , on devine rapidement que le dĂ©veloppement personnel chez Liip fonctionne selon un principe de « pull over push ».
ConcrĂštement, chaque Liiper se voit attribuer le mĂȘme budget par an (selon son pourcentage dâactivitĂ©) afin de soutenir son dĂ©veloppement personnel en lien Ă ses engagements actuels et futurs.
2. Approfondissement et élargissement des compétences
Nous sommes convaincuâeâs que les compĂ©tences mĂ©tier ne constituent quâune partie des capacitĂ©s nĂ©cessaires. Nous favorisons donc lâapprentissage au sens large. Les Liipers sont libres de choisir comment utiliser leur budget de formation : certifications techniques, cours de pleine conscience, confĂ©rences sur lâUX ou encore masterclass en leadership, par exemple.
Le dĂ©veloppement de ses compĂ©tences mĂ©tiers est principalement, chez Liip, du ressort de la responsabilitĂ© individuelle. Pour ce qui est des pratiques organisationnelles et collaboratives, en revanche, chacun·e reçoit les bases nĂ©cessaires concernant les pratiques qui sont au cĆur de notre mĂ©thode de travail. LâagilitĂ© par exemple, ou encore lâholacratie, la communication et le feedback, la gestion de son propre travail, ainsi que des initiations aux systĂšmes et processus spĂ©cifiques Ă la vie dâune agence.
Lâobjectif final consiste Ă ce que nous autres Liipers soyons capables de gĂ©rer nos activitĂ©s et projets au sein dâun systĂšme humain qui place entre nos mains une bonne dose de libertĂ© et de responsabilitĂ©.
Nombre de Liipers cherchent Ă dĂ©velopper un large portfolio de compĂ©tences de base, tout en approfondissant la maĂźtrise de leur cĆur de mĂ©tier (profil de compĂ©tences âen Tâ). Dâautres vont jusquâĂ approfondir plusieurs compĂ©tences clĂ©s afin de dĂ©velopper un profil âen Mâ.
3. Apprentissage continu
Le budget de formation est allouĂ© sur une base annuelle : tout ce qui nâa pas Ă©tĂ© utilisĂ© Ă la fin de lâannĂ©e en cours expire. Le but est dâinciter tout le monde Ă investir en permanence dans son dĂ©veloppement personnel.
Lâapprentissage continu est maintenant aussi un principe fondateur des formations internes. En raison de la pandĂ©mie, nous avons dĂ» passer de sĂ©ances de formation Ă la journĂ©e (trĂšs instructives, mais Ă©prouvantes) Ă des formations en plusieurs sessions (en ligne bien entendu) de 2 ou 3 h, avec Ă©ventuellement des « devoirs » Ă faire entre chacune dâentre elles. Dans lâensemble, cette configuration donne lieu Ă des expĂ©riences dâapprentissage plus approfondies.
Du reste, lâapprentissage continu ne serait pas possible sans les plus de 500 canaux Slack qui portent le nom des sujets auxquels ils sont consacrĂ©s (par exemple #analytics, #ask-holacracy, #python ou le nom dâun projet spĂ©cifique). Ils sont un outil efficace dont les Liipers se servent pour Ă©changer des connaissances et sâentraider rapidement et efficacement.
4. Apprentissage sur le terrain
La plupart des Liipers sâappuient sur ce quâilsâelles ont appris des formations introductives chez Liip et de leur expĂ©rience personnelle, et sâen servent au quotidien dans leur travail. Et ce sont souvent les circonstances qui crĂ©ent lâopportunitĂ© et invitent chacunâe dâentre nous Ă aller plus loin dans notre apprentissage.
5. Ăchange et entraide
Certains rĂŽles (Product Owner, Scrum Master, Designer, Analytics ou Content Specialists par exemple) sont souvent endossĂ©s par une seule et mĂȘme personne dans nos Ă©quipes pluridisciplinaires. De fait, cette personne peut ainsi avoir du mal Ă sâappuyer sur un autre avis expert. Pour ces rĂŽles-lĂ , des cellules dâĂ©change permettant Ă des « personnes de la mĂȘme fonction » de se rĂ©unir et dâĂ©voluer ensemble sont organisĂ©es et hĂ©bergĂ©es (souvent Ă lâinitiative de quelques Liipers passionné·e·s). On les appelle heures dâĂ©changes, âdĂźners XYZâ ou encore « intervisions » (aka groupes de dĂ©veloppement). Ces rĂ©unions ont pour but dâanimer les rĂ©seaux de pairs.
6. Espaces de réflexion
Le travail en agence est une course sans fin. On peut soit lâaborder comme un enchaĂźnement de sprints, soit comprendre quâil sâagit probablement plutĂŽt un marathon et quâil faut adapter son allure. Or, comme dans tout marathon, le rythme est la clĂ©. Bien que le tempo effrĂ©nĂ© de nos activitĂ©s dâagence nous impose de travailler sans relĂąche, nous nous efforçons dâamĂ©nager des espaces de rĂ©flexion.
Ils prennent diffĂ©rentes formes : les Ă©quipes organisent, par exemple, des rĂ©trospectives Ă la fois au niveau de lâĂ©quipe et du projet. Une personne remplissant le rôle de « Buddy » accompagne chaque Liiper dans sa période d’intégration avant quâune autre personne, chargĂ©e du rĂŽle de « People Developer », ne prenne le relais (un peu comme dans un programme de mentorat). Des rĂ©unions quotidiennes et des canaux de discussion permettent dâĂ©changer des micro-apprentissages, et sâaccompagnent souvent des Ă©motions qui vont avec :-) Enfin, des e-mails sont envoyĂ©s Ă toute lâentreprise pour annoncer le lancement de nouveaux produits et rĂ©capituler les principaux enseignements de lâĂ©quipe. La conférence Liip organisĂ©e tous les ans est une autre occasion propice Ă une rĂ©flexion collective.
Grandir ensemble : lâapprentissage en tant quâĂ©quipe
Si la croissance des compĂ©tences de chaque individu ressemble davantage chez Liip Ă une permaculture quâĂ une monoculture, comment faire, en tant quâentreprise, pour garantir le minimum appropriĂ© de bonnes pratiques et de bons processus pour que les Ă©quipes privilĂ©gient la viabilitĂ© Ă long terme aux victoires Ă court terme ?
La métaphore de la permaculture et les principes de « pull over push » illustrent notre réalité, aux cÎtés des quelques autres principes suivant qui guident le développement de pratiques chez Liip.
7. Encadrer et recommander lâutilisation minimale de bonnes pratiques
Nos Ă©quipes sont libres dâorganiser elles-mĂȘmes leur travail. Quelques-unes appliquent Scrum Ă la lettre tandis que la plupart nâen utilisent que certaines parties. Dâautres enfin ont plus dâune pratique agile dans leur poche et y recourent en fonction de leurs besoins actuels. LĂ encore, la rĂšgle dâor est de sâen tenir à « ce qui fait sens ».
Mais on ne va pas se mentir, nous sommes humains et avons de petits travers. Quand tout va bien, lâĂ©quipe a tendance Ă oublier les bonnes et saines pratiques â comme les rĂ©trospectives rĂ©guliĂšres pour ne citer quâelles ;-) Et puis les choses commencent Ă se corser et lĂ , lâĂ©quipe dit « quâelle nâa plus le temps pour ça ». JusquâĂ ce que la situation tourne vraiment mal et que quelquâun finisse par conclure : « Est-ce que ce nâĂ©tait pas prĂ©cisĂ©ment ce que Scrum Ă©tait censĂ© Ă©viter ? Revenons aux fondamentaux ! », et alors les choses sâamĂ©liorent. Tout va mĂȘme peut-ĂȘtre un peu trop bien, de sorte quâau bout dâun moment... â Cette caricature de lâĂ©volution des pratiques au sein dâune Ă©quipe illustre lâaspect cyclique de cette Ă©volution.
Nous avons donc fini par dĂ©finir et imposer un volume minimal dâagilitĂ© dans tous les contrats avec nos clients, afin de donner Ă lâagilitĂ© la place dont elle a besoin dans chaque projet, et de la protĂ©ger des diverses pressions qui sâexercent sur elle.
Si le cadre agile est dĂ©fini contractuellement, il est nĂ©anmoins cultivĂ© par de nombreuses personnes en diffĂ©rents rĂŽles. Parmi elles, le·la Scrum Master, qui reconnaĂźt la valeur des pratiques agiles et favorise constamment leur application, tant au niveau de lâĂ©quipe que de lâentreprise.
« Tu es libre de tâorganiser comme tu lâentends, tant que câest dans une dĂ©marche agile » : telle est un peu notre approche. Il faut espĂ©rer quâelle favorisera Ă long terme ce qui constitue, selon moi, lâessence-mĂȘme de lâagilitĂ©. Ă savoir la capacitĂ© Ă appliquer des pratiques agiles, Ă remettre en question leur pertinence et Ă revenir aux sources de « ce qui fait sens.
8. Renforcer lâautonomie des Ă©quipes dans les pratiques, sauver en dernier recours
Inutile de prĂ©ciser que cet Ă©quilibre dynamique, nous ne lâavons pas atteint en une nuit. Nous avons oscillĂ© entre trop et trop peu, un peu comme dans le cycle dĂ©crit prĂ©cĂ©demment, y compris Ă lâĂ©chelle de lâentreprise. Et comme chaque Ă©quilibre, il a besoin dâĂȘtre constamment rĂ©ajustĂ©. De fervents plaidoyers et autres discours dogmatiques ne mĂšnent, chez Liip, quâĂ des situations toxiques dans lesquelles, ne se sentant pas entendus, les âmilitants bienveillantsâ parlent de plus en plus fort et sont de moins en moins Ă©coutĂ©s par les Ă©quipes qui tiennent Ă leur autonomie concernant les processus de travail.
La solution pour sortir de cette impasse semble ĂȘtre dâadmettre quâune certaine part dâĂ©chec est nĂ©cessaire Ă tout apprentissage. Et quâune Ă©quipe prendra de temps en temps des dĂ©cisions qui se rĂ©vĂšleront mauvaises, mais qui lui permettront de rĂ©aliser la valeur des pratiques quâelle avait un peu mises de cĂŽtĂ©. De mĂȘme, il faut aussi accepter que parfois, les Ă©quipes ne suivront pas les meilleures pratiques et quâelles trouveront quand mĂȘme un moyen inattendu et incroyablement efficace de parvenir Ă leurs fins.
Le « rĂ©seau interne » qui soutient le dĂ©veloppement de bonnes pratiques chez Liip propose des formations, des coachings et une aide concrĂšte. Pour autant, ce rĂ©seau sâabstient dĂ©libĂ©rĂ©ment dâessayer de sauver les Ă©quipes avant quâelles ne âheurtent le solâ. Afin de les laisser maĂźtresses de leur destin et de leurs apprentissages. Et pour les Ăąmes prĂ©venantes qui constituent ce rĂ©seau, câest loin dâĂȘtre une posture innĂ©e.
9. Semer puis soutenir ce qui Ă©merge
Le troisiĂšme principe de notre rĂ©seau de « cultivateurs de bonnes pratiques » consiste Ă nourrir la curiositĂ© des Liipers en matiĂšre de nouvelles mĂ©thodes de travail et Ă encourager les efforts allant dans ce sens. Chaque Liiper est libre de proposer une nouvelle formation interne et obtiendra lâaide nĂ©cessaire pour lâorganiser une fois le public trouvĂ©.
Entretenir ce qui pousse signifie Ă©galement sâintĂ©resser Ă de nouvelles initiatives locales en termes de mĂ©thodes de travail et favoriser leur propagation, une fois quâelles ont prouvĂ© leur valeur dans notre contexte. Le concept dâintervision (voir plus haut) en est un exemple rĂ©cent.
Ici aussi, la mĂ©taphore du jardinage est trĂšs appropriĂ©e, Ă condition de ne pas oublier que chacunâe dâentre nous est Ă la fois jardinier·Úre de son dĂ©veloppement personnel et de celui de ses collĂšgues.