"Mais tout est liĂ© !" Une exclamation que j'ai si souvent entendue quand j'ai facilitĂ© (ou participĂ©) Ă des rĂ©flexions de groupe (brainstorming, rĂ©trospectivesâŠ) :
"Tu nous demandes de faire des groupes distincts ⊠mais tout est lié !"
RĂ©flexion accompagnĂ©e bien souvent de ce sourire navrĂ© que l'on s'offre face Ă la complexitĂ©. Ăgalement souvent accompagnĂ©e de la proposition de faire d'une facette la facette centrale, de tout ramener Ă elle, car justement, tout est lié⊠et forcĂ©ment Ă elle.
Une rĂ©action, bien humaine, qui, si lâon nâest pas prĂ©parĂ©, peut nous prendre de court. Cette rĂ©action invite pourtant Ă plusieurs rĂ©ponsesâŠ
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Que tout soit liĂ© nâest pas une raison pour que tout soit confondu. Ce n'est pas une raison pour quâon ne distingue plus les diffĂ©rentes facettes dâune situation ou problĂ©matique, ses diffĂ©rents points saillants, les diffĂ©rents nĆuds de la toile. Certains pensent qu'avoir une vision d'ensemble c'est justement refuser de distinguer un Ă©lĂ©ment de l'ensemble et se targuent d'une "approche holistique". Or, si l'on est capable de voir les liens, c'est justement parce qu'on en a distinguĂ© les Ă©lĂ©ments qu'ils lient.
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Et, bien qu'une vision ou comprĂ©hension holistique soit souvent un avantage, il est bon de rappeler que lâaction, elle, ne peut guĂšre ĂȘtre holistique. On ne peut guĂšre agir sur le systĂšme en son entier, mais bien uniquement sur des points du systĂšme.
Deux rĂ©ponses Ă la fatalitĂ© du "tout est liĂ©" pour nous faire rĂ©aliser que dans un processus de rĂ©flexion (collective) on passe par la nĂ©cessaire description des diffĂ©rentes facettes dâune situation et de leurs relations, sur la base de laquelle on pourra au mieux dĂ©cider lâaction.
Photo: Ruvande fjällripa