Registre fédéral des bâtiments (RegBL): du CSV à l’API Open Source

Nous avons utilisé le relevé des données des registres fonciers publié en open data par le Registre fédéral des bâtiments et des logements (RegBL). Problème: les données accessibles via un ensemble dédié d’API ou sous forme de feuille de calcul ne répondaient pas à nos besoins en termes de fonctionnalités de requête et d’analyse.

Comment chercher par exemple des bâtiments situés dans une certaine commune à proximité d’espaces verts et obtenir en retour un classement de ces bâtiments?
Les données brutes fournies par le RegBL contiennent ces informations, mais pas dans un format permettant une exploitation rapide et immédiate pour satisfaire à nos besoins.

Un cas d’école idéal pour créer un ensemble avancé d’API à partir des données fédérales. Nous avons mis à profit les enseignements tirés de nos plus de dix ans d’expérience en ingénierie et développement d’API performants au service des données produits de l’un des plus grands détaillants suisses, entre autres projets.

L’outil que nous avons conçu prévoit les fonctionnalités suivantes, pour ne citer qu’elles:

• Conception privilégiant l’API, pour garantir la simplicité du traitement des données;
• Recherche plein texte en direct et multilingue dans l’intégralité des adresses de bâtiments;
• Auto-complétion et suggestions d’adresses prédictives ;
• Correspondance géospatiale et récupération des données des bâtiments;
• Nettoyage et standardisation des données du relevé fédéral, et fonction de filtre des bâtiments;
• Intégration asynchrone des données sur les bâtiments dans le cadre de stratégies de mise en correspondance multiples (plus d’informations à ce sujet par la suite).

L’application

Notre application API OpenSwissBuildings met en œuvre une API REST JSON qui peut ensuite être utilisée pour récupérer et effectuer des activités de mise en correspondance / recherche avec les données du RegBL.

L’API fournit en retour des données structurées selon le balisage [Schema.org]Schema.org, en particulier selon la définition du schéma de l’adresse postale. Cette interopérabilité sémantique permet de réutiliser des outils existants en vue du data parsing (analyse syntaxique des données).

L’application est constituée de trois parties:

1. Ingestion de données: composante en charge d’extraire régulièrement les données du RegBL et de mettre à jour à la fois le stockage géospatial et le moteur de recherche en fonction des données des bâtiments;
2. Moteur de recherche: composante chargée de la recherche plein texte et des fonctionnalités d’auto-complétion pour les adresses des bâtiments (tolérance aux fautes de frappe et détection de similitudes de texte incluses);
3. Stockage / mise en correspondance géospatial(e): composante en charge de traiter des recherches de données définies par l’utilisateur·rice et de fournir les données des bâtiments correspondants. Ce processus est décrit par la suite comme une activité de résolution.

Le moteur de recherche et le stockage/mise en correspondance géosaptial(e) sont les deux éléments principaux. Ce sont eux qui fournissent les fonctionnalités qui manquent aux API du RegBL.

Les deux composantes sont capables de stocker toutes les données relatives aux bâtiments issues de l’intégralité des données accessibles au public, telles que: leur identificateur (EGID), leur adresse (multilingue dans certains cas), leurs coordonnées géographiques sous forme de couple latitude-longitude (exprimé selon le cadre de référence MN95 du système de coordonnées suisse.

Si la recherche plein texte et l’auto-complétion se servent des adresses, la tâche de «résolution» exploite l’intégralité des données relatives aux bâtiments. Cette fonctionnalité nous permet d’identifier et de joindre des métadonnées définies par l’utilisateur·rice aux bâtiments identifiés comme correspondants.

Identification des bâtiments correspondants (résolution)

C’est la fonctionnalité maîtresse de l’application.
Elle permet, en fonction de critères définis, d’identifier les bâtiments (avec tous leurs détails) qui correspondent à la recherche, en plus de quelques autres métadonnées définies par l’utilisateur·rice.
Quelques exemples permettront d’expliquer cette fonction plus facilement.

Étude de cas: trouver l’appartement idéal
Imaginons un projet fictif dont le but est de trouver des bâtiments dans lesquels il fait bon vivre.
Voici les critères que ces bâtiments doivent remplir:

• Le voisinage doit être agréable.
• Un espace vert doit se trouver à proximité.
• Ils doivent être situés dans une zone où la vitesse est limitée à 30 km/h.
  Ces critères doivent être convertis en limites spatiales exprimées sous forme de polygones sur une carte.
  Ces polygones peuvent ensuite être fournis à l’API OpenSwissBuildings au format GeoJSON.
  En retour, l’API livrera une liste de bâtiments correspondant aux polygones.
  Il est possible de joindre des métadonnées personnalisées aux polygones dans le GeoJSON. Ces métadonnées seront alors jointes aux bâtiments correspondant à la requête dans les résultats.
  Les résultats ainsi obtenus pourront alors être utilisés dans le cadre de notre projet fictif afin de pointer les bâtiments en question sur une carte.

L’utilisation de plusieurs polygones avec des métadonnées différentes permettra d’afficher des informations supplémentaires, par exemple la probabilité pour que notre client aime le bâtiment, en fonction du nombre de critères remplis.

Étude de cas: recenser tous les bâtiments à partir d’une liste d’adresses
Le traitement d’une liste d’adresses pourrait être un autre exemple d’application envisageable de l’API. On peut imaginer que cette liste contiendrait des adresses exactes, des fautes de frappe ou même des séries de numéros de maison. Le résultat fournirait tous les bâtiments correspondant aux adresses données, y compris leurs coordonnées.

Autre exemple, tout droit tiré de notre projet: l’identification et le recensement de toutes les adresses d’une commune ou d’une rue. L’application met en œuvre une interface permettant explicitement d’extraire cette liste de notre registre, avec en soutien d’autres fonctionnalités pour gérer les séries de numéros de maisons ou les fautes de frappe dans le nom des rues.

Ces exemples ne sont que quelques-unes des nombreuses possibilités qu’offre l’application. L’API OpenSwissBuildings permet de traiter les listes d’adresses, les communes et les limites spatiales (GeoJSON). Elle inclut également des corrections avancées et des stratégies de mise en correspondance pour certains cas particuliers que nous avons identifiés concernant les limites entre rues et communes (plus d’informations à ce sujet dans un prochain article de blog plus technique).

Open Source pour Open Data

L’application met en œuvre la norme largement adoptée OpenAPI Specification pour la définition de l’API. Cela nous a permis d’élaborer rapidement une documentation claire de l’API et de ses formats de données. Nous avons également pu réduire considérablement le temps nécessaire à la mise en œuvre de consommateur·rice·s tier·ce·s de l’API elle-même.

L’Association des entreprises électriques suisses (AES) et plus de 90 de ses membres ont cofinancé le développement de cet outil. Ils ont décidé de l’ouvrir en open source sous licence MIT, permettant ainsi à quiconque de l’utiliser et de le développer, y compris à des fins commerciales.

Le code source de l’application est disponible dans l’API OpenSwissBuildings
du registre GitHub de Liip.

Tu pourras facilement exécuter ta propre instance de l’application, car nous avons inclus la prise en charge des déploiements basés sur des conteneurs via Docker.

Tu peux l'essayer avec notre démo en ligne.

Tu as des questions? Tu veux savoir si cette application peut aussi répondre à tes besoins? N’hésite pas à me le faire savoir via le formulaire de contact.